La réassurance représente un secteur stratégique de l'économie française, permettant aux assureurs de transférer une partie de leurs risques à des compagnies spécialisées. Cette activité, codifiée sous le NAF 6520Z, consiste pour les réassureurs à prendre en charge tout ou partie des engagements souscrits par les assureurs directs, leur offrant ainsi une protection contre les sinistres exceptionnels et une optimisation de leur capacité financière.
La réassurance fonctionne selon plusieurs modalités techniques qui déterminent la répartition des risques entre assureurs et réassureurs. La réassurance proportionnelle implique un partage des primes et des sinistres selon des quotités prédéfinies, tandis que la réassurance non proportionnelle intervient lorsque les sinistres dépassent certains seuils.
Les contrats de réassurance se déclinent en plusieurs catégories. La réassurance facultative permet d'examiner chaque risque individuellement, offrant une flexibilité maximale pour les risques exceptionnels. À l'inverse, la réassurance par traité couvre automatiquement l'ensemble d'un portefeuille selon des conditions prédéterminées, assurant une protection globale et continue.
Le marché français compte plusieurs acteurs majeurs, notamment CCR Re (Caisse Centrale de Réassurance), SCOR SE, et les filiales françaises de grands réassureurs internationaux. Ces entreprises traitent annuellement plus de 15 milliards d'euros de primes, positionnant la France comme un hub européen significatif de la réassurance.
L'activité de réassurance est strictement encadrée par la réglementation européenne Solvabilité II et supervisée par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). Cette supervision garantit la solidité financière des réassureurs et leur capacité à honorer leurs engagements envers les cédantes.
Les réassureurs doivent maintenir un ratio de solvabilité supérieur à 100%, calculé selon des modèles de risque standardisés ou internes validés par l'ACPR. Ces exigences, renforcées depuis 2016, imposent une gestion rigoureuse des risques et une capitalisation appropriée aux activités exercées.
Les compagnies de réassurance transmettent trimestriellement des états détaillés à l'ACPR, incluant leurs positions de risque, leur solvabilité et leurs provisions techniques. Cette surveillance rapprochée permet d'anticiper les difficultés potentielles et de maintenir la stabilité du système assurantiel français.
Les entreprises de réassurance relèvent de la Convention Collective Nationale des Sociétés d'Assurances (IDCC 2120), signée le 27 mai 1992. Cette convention régit les conditions de travail, les classifications professionnelles et les rémunérations de l'ensemble des salariés du secteur.
La convention établit une grille de classification en six positions, de l'employé débutant au cadre dirigeant, avec des coefficients salariaux allant de 100 à 500. Les métiers de la réassurance, nécessitant des compétences techniques pointues, se situent généralement dans les positions 3 à 6, avec des rémunérations attractives reflétant l'expertise requise.
| Position | Coefficient | Exemples de postes en réassurance |
|---|---|---|
| Position 3 | 170-210 | Technicien réassurance, Gestionnaire sinistres |
| Position 4 | 240-280 | Souscripteur junior, Analyste risques |
| Position 5 | 320-380 | Souscripteur senior, Actuaire confirmé |
| Position 6 | 450-500 | Directeur technique, Responsable souscription |
Le secteur de la réassurance emploie environ 8 000 personnes en France, réparties entre les fonctions techniques, commerciales et de support. Les métiers spécifiques incluent les souscripteurs, actuaires, analyseurs de risques et gestionnaires de sinistres, requérant des formations supérieures spécialisées.
Les formations privilégiées comprennent les masters en actuariat, finance, mathématiques appliquées ou les diplômes d'écoles de commerce avec spécialisation assurantielle. L'Institut des Actuaires Français et l'ENASS (École Nationale d'Assurances) constituent les références académiques du secteur.
Les parcours professionnels s'articulent généralement autour de trois axes : technique (actuariat, modélisation), commercial (souscription, développement clientèle) ou managérial (direction d'équipes, stratégie d'entreprise). La mobilité internationale est fréquente, compte tenu de la dimension globale des risques traités.
Le secteur fait face à plusieurs enjeux majeurs, notamment l'augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles liées au changement climatique et l'émergence de nouveaux risques technologiques. Ces évolutions transforment les modèles de tarification et imposent une adaptation constante des outils de mesure des risques.
L'intelligence artificielle et l'analyse de données massives révolutionnent progressivement les métiers de la réassurance. Ces technologies permettent un traitement plus fin des risques et une personnalisation accrue des couvertures, tout en optimisant les processus de souscription et de règlement des sinistres.
Les réassureurs intègrent désormais les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs stratégies d'investissement et de souscription. Cette transition vers une réassurance responsable répond aux attentes croissantes des investisseurs et des autorités de régulation européennes.