Le code NAF 9200Z couvre l'organisation de jeux de hasard et d'argent, un secteur strictement encadré en France qui génère plusieurs milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Cette activité comprend l'exploitation de casinos, l'organisation de loteries, les paris sportifs et hippiques, ainsi que les jeux en ligne autorisés. Le secteur emploie environ 25 000 personnes directement et contribue significativement aux recettes fiscales nationales avec plus de 3,5 milliards d'euros de taxes collectées en 2023.
La France dispose d'un marché des jeux particulièrement dynamique avec 202 casinos terrestres répartis sur le territoire national. L'Autorité nationale des jeux (ANJ) recense également 15 opérateurs agréés pour les paris sportifs en ligne et 3 pour le poker. Le chiffre d'affaires global du secteur atteint 12,2 milliards d'euros en 2023, soit une progression de 4,8% par rapport à l'année précédente.
Les casinos se concentrent principalement dans les stations balnéaires, thermales et climatiques. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur compte le plus grand nombre d'établissements avec 31 casinos, suivie par la Nouvelle-Aquitaine avec 28 casinos. Les départements d'outre-mer bénéficient également d'une forte implantation avec 12 établissements.
Les jeux en ligne représentent désormais 65% des mises totales dans le secteur régulé. Cette transformation digitale s'accélère depuis 2020, avec une croissance annuelle moyenne de 15% pour les paris sportifs en ligne et 8% pour le poker numérique.
L'activité d'organisation de jeux de hasard et d'argent est soumise à un régime d'autorisation préalable délivré par l'ANJ. Les opérateurs doivent respecter des obligations strictes en matière de lutte contre le blanchiment, de protection des mineurs et de jeu responsable.
L'obtention d'un agrément nécessite de démontrer sa capacité financière, technique et déontologique. Pour les casinos terrestres, l'investissement minimal s'élève à 1,5 million d'euros. Les opérateurs en ligne doivent constituer une garantie bancaire de 300 000 euros minimum.
L'ANJ effectue plus de 150 contrôles annuels dans les établissements. Les sanctions peuvent aller de l'avertissement à la révocation d'agrément, avec des amendes pouvant atteindre 100 millions d'euros ou 5% du chiffre d'affaires annuel.
Les entreprises relevant du code NAF 9200Z appliquent la Convention collective nationale des casinos (IDCC 1106), signée le 20 juillet 1966 et régulièrement mise à jour. Cette convention couvre environ 18 000 salariés répartis dans les casinos terrestres français.
La convention prévoit des dispositions particulières liées aux contraintes du secteur : travail de nuit, dimanches et jours fériés. Elle établit 6 catégories professionnelles, de l'employé de base au cadre supérieur, avec des coefficients salariaux allant de 100 à 400.
La durée hebdomadaire de référence est fixée à 35 heures avec possibilité d'heures supplémentaires majorées. Le salaire minimum conventionnel dépasse le SMIC de 8% en moyenne. Les salariés bénéficient d'une prime d'ancienneté dès la première année et de 13 jours de congés supplémentaires.
Le secteur offre une diversité de métiers allant de l'accueil clientèle aux fonctions techniques spécialisées. Les croupiers représentent 35% des effectifs, suivis par les agents de surveillance (22%) et le personnel d'accueil (18%).
Plusieurs établissements proposent des formations certifiantes : l'École française de croupiers à Paris, le Centre européen de formation aux métiers des jeux à Lyon, et l'Institut de formation aux jeux à Nice. La formation de croupier dure 3 mois en moyenne avec un taux d'insertion professionnelle de 85%.
Les perspectives d'évolution sont réelles avec des possibilités de progression vers des postes de chef de table, chef de partie, ou responsable de salle. Le secteur recrute également des profils commerciaux, marketing et informatique pour accompagner la digitalisation.
Le secteur contribue massivement aux finances publiques à travers plusieurs taxes spécifiques. Le prélèvement sur les jeux de cercle et de casino représente 2,1 milliards d'euros de recettes fiscales annuelles.
| Type de jeu | Taux de prélèvement | Recettes 2023 (millions €) |
|---|---|---|
| Casinos terrestres | Variable selon CA | 1 950 |
| Paris sportifs | 2% des enjeux | 89 |
| Paris hippiques | 1,8% des enjeux | 156 |
| Poker en ligne | 2% des enjeux | 12 |
Les casinos génèrent des retombées économiques locales significatives avec un coefficient multiplicateur estimé à 2,8. Chaque emploi direct crée 1,8 emploi indirect dans les secteurs connexes comme l'hôtellerie-restauration et le spectacle.
Le secteur connaît une transformation profonde avec l'essor du numérique et l'évolution des comportements de consommation. Les paris sportifs électroniques (e-sport) représentent un segment en forte croissance avec +45% d'augmentation des mises en 2023.
L'intégration de l'intelligence artificielle pour la détection de fraudes et la personnalisation de l'expérience client devient un enjeu majeur. Les casinos investissent également dans les technologies de réalité augmentée pour enrichir leur offre de divertissement.
La révision en cours de la réglementation européenne sur les jeux en ligne pourrait ouvrir de nouveaux marchés. Le gouvernement français étudie l'extension de l'offre légale aux jeux de casino en ligne, actuellement interdits, ce qui représenterait un potentiel de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire.