Le code NAF 9603Z correspond aux services funéraires, un secteur d'activité essentiel qui accompagne les familles dans les moments les plus difficiles de leur vie. Cette activité englobe l'organisation complète des obsèques, depuis les démarches administratives jusqu'à la cérémonie finale, en passant par la préparation du défunt et la fourniture d'articles funéraires. En France, ce secteur représente un marché de plus de 2,5 milliards d'euros annuels et emploie environ 25 000 personnes réparties dans plus de 3 800 entreprises sur l'ensemble du territoire.
Les entreprises de pompes funèbres proposent une gamme complète de services pour accompagner les familles endeuillées. Ces prestations s'articulent autour de plusieurs missions fondamentales qui nécessitent des compétences techniques spécifiques et une grande sensibilité humaine.
Toute entreprise funéraire doit proposer un ensemble de services minimums définis par la réglementation. La mise en bière constitue l'une des prestations centrales, incluant la fourniture du cercueil et les soins de conservation si nécessaire. L'organisation des cérémonies civiles ou religieuses fait également partie des missions principales, avec la coordination entre les différents intervenants.
Au-delà des prestations de base, les opérateurs développent des services sur mesure : fleurs et couronnes, plaques funéraires personnalisées, organisation de réceptions après obsèques, ou encore services de marbrerie pour l'entretien des sépultures. Cette diversification permet aux entreprises de se différencier sur un marché concurrentiel.
Le secteur funéraire français est strictement encadré par le Code général des collectivités territoriales et fait l'objet d'une réglementation spécifique pour garantir la dignité des prestations et protéger les consommateurs.
Exercer une activité funéraire nécessite l'obtention d'habilitations préfectorales spécifiques selon les prestations proposées. Six catégories d'habilitations existent, couvrant l'organisation des obsèques, le transport de corps, les soins de conservation, la fourniture de housses et cercueils, la gestion des chambres funéraires et les opérations cimétériales.
Tout salarié en contact avec les défunts ou les familles doit suivre une formation qualifiante de 140 heures minimum. Cette formation porte sur les aspects techniques, réglementaires, psychologiques et déontologiques du métier. Un diplôme national de conseiller funéraire a été créé pour professionnaliser davantage le secteur.
| Type d'habilitation | Activités autorisées | Durée de validité |
|---|---|---|
| Organisation des obsèques | Coordination générale des cérémonies | 6 ans |
| Transport de corps | Véhicules funéraires, rapatriements | 6 ans |
| Soins de conservation | Thanatopraxie, préparation esthétique | 6 ans |
Le personnel du secteur funéraire relève de la Convention collective nationale des pompes funèbres (IDCC 2978), étendue par arrêté ministériel. Cette convention, négociée entre les organisations patronales et syndicales du secteur, définit les conditions de travail spécifiques à cette activité particulière.
La convention établit une grille de classification en huit niveaux, du niveau 1 (agent d'accueil débutant) au niveau 8 (directeur d'agence). Les salaires minimums conventionnels sont régulièrement revalorisés et incluent des primes spécifiques liées aux contraintes du métier, notamment pour le travail de nuit, les week-ends et jours fériés.
Le texte prévoit des aménagements spéciaux pour tenir compte de la pénibilité psychologique du métier : droit à la déconnexion renforcé, congés supplémentaires, accompagnement psychologique des salariés, et protocoles spécifiques en cas de situations traumatisantes.
Le marché français des services funéraires présente une structure duale, avec la coexistence d'acteurs privés et publics, et une concentration croissante autour de quelques grands groupes nationaux.
Environ 30% du marché est contrôlé par des régies municipales ou intercommunales, héritages du monopole communal aboli en 1993. Les 70% restants se répartissent entre grands groupes privés (OGF, PFG, Roc Eclerc) et entreprises familiales indépendantes qui représentent encore la majorité des établissements.
Le secteur compte aujourd'hui plus de 3 800 entreprises actives, soit une augmentation de 15% sur les dix dernières années. Cette croissance s'explique par la libéralisation progressive du marché et l'augmentation démographique du nombre de décès, liée au vieillissement de la population.
Les services funéraires regroupent une diversité de métiers techniques et relationnels, nécessitant des compétences spécialisées et une forte dimension humaine.
Le conseiller funéraire constitue le métier central du secteur. Il accueille les familles, les guide dans leurs choix et coordonne l'ensemble des prestations. Ce métier nécessite des qualités d'écoute exceptionnelles et une parfaite maîtrise de la réglementation. Les assistants funéraires l'accompagnent dans les tâches opérationnelles et administratives.
Les thanatopracteurs réalisent les soins de conservation et de présentation des défunts. Cette profession réglementée nécessite un diplôme national et fait l'objet d'une formation continue obligatoire. Les porteurs et conducteurs de véhicules funéraires complètent les équipes opérationnelles.
Le secteur funéraire français fait face à plusieurs transformations majeures qui redéfinissent ses pratiques et son organisation économique.
La crémation représente désormais 40% des obsèques contre 20% il y a vingt ans. Cette évolution modifie l'organisation des entreprises qui doivent adapter leurs équipements et leurs compétences. Les cérémonies civiles progressent également, nécessitant de nouveaux savoir-faire en matière d'accompagnement personnalisé.
Les entreprises funéraires investissent dans le numérique pour améliorer leur relation client : devis en ligne, espaces mémoriaux digitaux, retransmission de cérémonies. Cette transformation s'est accélérée avec la crise sanitaire et les restrictions d'accès aux funérailles qui ont nécessité de repenser l'organisation des obsèques.